Avis Audi RS7 Sportback (2014-2020)

Vous aimez la vitesse ? Vous aimez sortir du lot ? Vous détenez des actions dans plusieurs sociétés pétrochimiques ? Si c'est le cas, l'Audi RS7 pourrait bien être faite pour vous. 

Les lignes élancées de l'A7 s'associent à une série de détails spécifiques à la RS en lui conférant une allure redoutable, tandis que le V8 4.0 L biturbo délivre jusqu'à 605 ch pour des performances vraiment puissantes, pour autant que vous continuiez à lui injecter du supercarburant. Un vrai plaisir, sans compter son intérieur luxueux, l'équipement généreux et son côté vraiment pratique

Voilà qui est un peu délicat, quand il n'existe que deux versions qui ne se distinguent que par un peu plus de 45 ch et un échappement sport. La RS7 standard comme la version Performance, plus puissante, sont toutes deux d'une rapidité dévastatrice, agréables à regarder et à conduire, et dotées de tous les gadgets de luxe dont vous pouvez rêver. 

Les deux sont également très, très coûteuses à l'achat et à l'utilisation, donc soyons clair, difficile d'économiser beaucoup d'argent. Mais l'acquisition d'une voiture comme la RS7 n'est pas vraiment un choix rationnel, alors autant aller jusqu'au bout. Ce sera donc la version Performance.

La RS7 de ce millésime a deux concurrentes majeures, à savoir la BMW M6 Gran Coupe et la Mercedes-AMG CLS 63 S. Après tout, l'un des trois grands constructeurs allemands ne peut pas lancer une voiture sans que les deux autres ne proposent leurs alternatives. Ce ne serait pas logique. Encore un peu plus cher, et voici une autre allemande : la Porsche Panamera. Plus cher encore ? Voici les Britanniques avec leur Bentley Continental GT.

Découvrez également l'Audi A3 et l'Audi A5.

On peut s'attendre à ce que n'importe quelle Audi - surtout une Audi haut de gamme comme la RS7 - offre une qualité d'habitacle digne de rivaliser avec n'importe quelle autre voiture de sa catégorie. Vous ne serez pas déçu(e). Toutes les surfaces sont attrayantes et agréables au toucher, jusqu’aux panneaux cachés, à l'abri des regards, de grande qualité. Même si on la compare à une Porsche Panamera, cette voiture ne donne en aucun cas l'impression d'être un parent pauvre.

La façon impeccable dont tout est assemblé contribue également à donner à cette voiture une sensation de grande cohérence et de solidité. Aucune trace de jeu entre les panneaux parfaitement ajustés, et si vous entendez un jour un grincement ou un cliquetis dans votre RS7, ne vous inquiétez pas, c'est certainement un mauvais rêve.

Cette génération de RS7 ne dispose pas de la dernière fonctionnalité d'écran tactile d'Audi car la version est trop ancienne, mais beaucoup diront que ce n'est pas si mal de garder le système avec des cadrans et des boutons physiques.  De par leur nature, les écrans tactiles sont plus gênants à utiliser au volant, car il est difficile de trouver une icône à l'écran au toucher, et il faut fixer l'écran pour veiller à appuyer sur le bon bouton. 

Les boutons et les cadrans de la RS7 sont tous clairement indiqués et de taille satisfaisante, mais il s'agit malheureusement d'une première version du système d'exploitation MMI d'Audi et il semble un peu plus daté que les versions ultérieures qui équipent les petites Audi comme l'A4. Les graphismes sont plus lents, plus aléatoires et moins nets, tandis que les menus sont plus alambiqués et il peut être difficile de s'y retrouver.

La fonctionnalité d'infodivertissement proposée semble également un peu dépassée. Vous disposez d'un système de navigation, d'une radio DAB, d'une connexion téléphonique Bluetooth, d'un disque dur de 10 Go et d'un système audio BOSE surround sound à 14 haut-parleurs. Cependant, cette voiture est un peu trop ancienne pour être compatible avec les technologies les plus récentes, comme le chargement sans fil des téléphones et Apple Carplay/Android Auto. Audi fait également payer un supplément pour un hotspot wifi.

On pourrait (très raisonnablement) s'attendre à ce que la RS7 soit une copie conforme de l'A7  standard sur ce point, mais ce n'est pas le cas. L'espace à l'avant est identique à celui de l'A7 de l'époque, tout comme la garde au toit et l'espace pour les jambes à l'arrière. Pas de problème donc pour les longues jambes, mais les passagers d'1,80 m ou plus risquent de se retrouver avec une garde au toit nettement insuffisante. 

La différence réside toutefois dans le nombre de sièges proposés. L'A7 standard propose une banquette normale pour trois personnes, tandis que dans la RS, le siège du milieu est remplacé par un plateau de rangement. Ce n'est pas une grande perte, car le fauteuil perdu était de toute façon dur, étroit et pas très confortable, mais vous ne pourrez plus accueillir une cinquième personne pour les trajets courts ou en cas d'urgence.

Le coffre est grand, plus grand que ceux de la plupart des rivales et offre un bel espace carré, même s'il est un peu superficiel. Il est également facile d'y accéder, grâce au hayon élévateur de l'A7 et non à un couvercle de coffre classique comme celui de la CLS. Les sièges arrière s'abaissent dans une configuration 40/20/40, ce qui permet d'étendre le plateau de chargement, et plus ou moins à plat, ce qui vous évite les marches ou les inclinaisons.

Tout tourne autour du moteur, et quelle motorisation ! Un V8 biturbo de 4.0 L à essence qui développe 560 ch en version normale et 605 ch en version Performance. 

Vous pensez bien que ce n'est pas rien. Dans la version standard, vous avez de quoi vous promener tranquillement et aisément en ville, mais lorsque la route s'ouvre devant vous et que vous enfoncez le pied droit, c'est parti. La boîte automatique à huit rapports s'enclenche, un grognement métallique se fait entendre sous le capot, et vous voilà précipité vers l'horizon à une vitesse suffisamment sauvage pour en avoir plein les yeux - sans parler de votre grand sourire ! 

Quelques chiffres ? Il ne faut que 3,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, tandis que la Performance réduit ce temps de deux dixièmes supplémentaires. Non, ce n'est pas une voiture pour les âmes sensibles.

La boîte de vitesses change de comportement en fonction du mode de conduite sélectionné. Avec le plus confortable, tout n'est que fluidité et douceur, tandis qu'avec le plus sportif, les changements de vitesse sont plus rapides et plus prononcés. C'est très efficace.

C'est là que la RS7 a le dessus sur toutes ses rivales. La suppression du bruit du vent et de la route est excellente, la boîte de vitesses est fluide (en mode Confort) et toutes les commandes principales sont suffisamment réactives et bien équilibrées. Mais à cet égard, comme à beaucoup d'autres concernant la RS7, c'est la motorisation qui prime. Et là encore, c'est un peu le docteur Jekyll et M. Hyde : Robert Louis Stevenson lui-même en aurait été fier !

Sélectionnez le mode Dynamique et le monstre surgit ! Les réglages plus agressifs de la boîte de vitesses permettent de conserver les rapports plus longtemps, ce qui fait travailler le moteur plus longtemps. Cela se traduit par une augmentation marquée des niveaux acoustiques en général, et lorsque vous appuyez sur la pédale d'accélérateur, vous en avez vraiment conscience. Le moteur se déchaîne avec force aboiements et grognements métalliques furieux, l'échappement crache et craque dès que vous levez la pédale de droite.

Sélectionnez le mode Confort, et le calme revient. Le moteur est toujours capable d'émettre un léger grognement s'il est provoqué par une pression prononcée sur l'accélérateur, mais sinon, il se calme, merveilleusement doux et détendu. 

Dangereusement, en fait. Vous voyez, même en mode Confort, la RS7 est capable de prendre de la vitesse très rapidement, mais si discrètement et de façon si peu spectaculaire que vous pourriez bien ne pas vous en apercevoir ! Pensez à votre permis, gardez un œil sur le compteur de vitesse, c'est préférable...

N'oubliez pas que cette génération de RS7 n'est pas la plus récente et que même si son équipement de sécurité était plutôt bon pour l'époque, il ne semble plus aussi intelligent aujourd'hui. Vous bénéficiez de six airbags, de trois points de fixation Isofix pour sièges enfants, de freins haute performance et d'aides électriques à la traction et à la stabilité, mais aucun freinage d'urgence automatique n'est fourni de série.  La liste des options proposait toutefois des systèmes assez astucieux, notamment un régulateur de vitesse actif avec fonction stop-and-go et un système de vision nocturne.

La RS7 - ou l'A7, d'ailleurs - de ce millésime n'a jamais été soumise à un crash test par Euro NCAP, mais l'A6 sur laquelle elle est basée a obtenu la note maximale de cinq étoiles. C'était toutefois en 2011, et les normes ont beaucoup évolué depuis.

Il n'y a pas grand-chose d'essentiel dans les spécifications de base de la RS7. Toutes les versions sont équipées de la climatisation à quatre zones, d'une sellerie en cuir, du régulateur de vitesse, de la peinture métallisée ou à effet perlé, d'un couvercle de coffre électrique, d'un toit ouvrant électrique, de sièges avant chauffants et de l'allumage automatique des feux et des essuie-glaces. 

Cela s'ajoute à tous les équipements d'infodivertissement et de sécurité mentionnés plus haut. La finition Performance apporte des touches supplémentaires, comme une sellerie cuir/alcantara et un échappement sport, en plus d'une motorisation encore plus puissante.