07/01/2025
Expertise voiture, tout savoir sur cette procédure
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Comment se passe une expertise voiture ? Selon le contexte, l’expertise automobile intervient par suite d'un litige après l’achat d’un véhicule ou après un sinistre. Réalisée par un professionnel indépendant et impartial, lui-même soumis au code de déontologie des experts en automobile, l’expertise rend une analyse objective de la situation. Comment se passe une expertise voiture ? Découvrez-en toutes les étapes.
Expertise de véhicule : de quoi s’agit-il exactement ?
L'expertise d'une voiture est une procédure non contentieuse effectuée par un expert automobile. Elle vise à évaluer l’état du véhicule en identifiant de potentiels défauts ou dommages. Le diagnostic établi s'avèrera déterminant pour estimer la nature et le montant des réparations en cas d'accident ou pour révéler des vices cachés (suite à une transaction entre particuliers).
L’expert mandaté par un particulier, un professionnel (garagiste), un tribunal ou une compagnie d’assurance se déplace sur le lieu où se trouve le véhicule concerné. Selon le cas, la voiture peut être examinée dans un garage spécialisé ou à l’adresse du propriétaire.
Vous souhaitez savoir comment se passe une expertise voiture ? Voici le déroulé de ses 3 phases principales.
L’identification du véhicule
La première étape consiste pour un expert à identifier le véhicule soumis à expertise. Il convient pour cela d’examiner les points suivants :
Le numéro de série ou VIN (Vehicle Identification Number)
Le numéro VIN est un code unique composé d’une série de 17 caractères (lettres et chiffres) permettant d'identifier de manière précise un véhicule. Ce numéro attribué depuis 1954 à chaque véhicule automobile, contient des informations sur le fabricant, le modèle, l'année de fabrication, le pays d'origine, et d'autres caractéristiques spécifiques.
Cette codification VIN est indiquée à plusieurs endroits :
- Sur le certificat d’immatriculation du véhicule.
- Sur la plaque constructeur, à l’intérieur du véhicule (souvent près du tableau de bord.
- Sur le châssis du véhicule, généralement à un endroit précis sous le moteur ou près de la roue avant.
En quoi cette vérification est-elle importante ?
La vérification du VIN inscrit sur le véhicule permet de s’assurer que ce numéro correspond exactement à celui figurant sur le certificat d'immatriculation (carte grise). Ce contrôle permet donc à l’expert de constater que le véhicule est bien celui qu'il prétend être et qu'il n’existe aucune fraude administrative.
Le VIN représente aussi le moyen de vérifier que la voiture n’a pas été volée. Un numéro manifestement falsifié ou modifié est bien souvent le signe d'un vol de véhicule. En cas de doute, l'expert peut effectuer une vérification du VIN auprès des autorités ou de bases de données spécialisées.
Grâce au VIN, l’expert est en capacité de retracer l’historique complet du véhicule et de vérifier s’il a ou non fait l’objet de réparation majeure suite à un accident. Le site HistoVec permet de découvrir les "faits marquants" de la voiture, enregistrés dans le fichier national du système d'immatriculation des véhicules (SIV). En recherchant les antécédents d’une voiture, de nombreux experts cherchent à connaître les réparations majeures ou les sinistres antérieurs susceptibles d’impacter la valeur ou la sécurité du véhicule. La consultation de l’historique s'avère surtout importante lorsque l’expertise est demandée dans le cadre d’un litige, d’une plainte entre un vendeur et un acheteur. On peut ainsi faire appel à un expert en cas de soupçons de défauts non apparents (vices cachés) après l'achat d'un véhicule d'occasion.
Une expertise post-accident inclue également des vérifications liées à l'assurance, notamment pour déterminer si le véhicule est possiblement réparable. Dans un accident, lorsque la responsabilité du propriétaire du véhicule est établie et que sa voiture est assurée au tiers, le montant total des réparations peut dépasser la valeur vénale du véhicule, rendant irrecevable l'indemnisation pour des réparations.
Comment se passe une expertise voiture : l’examen visuel de la voiture
Pour rédiger ses constatations, l'expert est tenu d'examiner la voiture "sous toutes ses coutures"...
L’examen de l’état extérieur
L’expert examine l’état général extérieur de la carrosserie (rayures, bosses, corrosion, peinture, etc.), les vitrages, les jantes, les pneus, les suspensions, les amortisseurs, etc. Il vérifie également l’alignement de la carrosserie et notamment si les portes, les fenêtres et les éléments de carrosserie se ferment correctement.
Des déformations notables peuvent indiquer que la structure du véhicule a été endommagée. Certaines déformations ou impacts non visibles à l’œil nu affectant la structure interne du véhicule sont souvent détectables avec une lumière ou des outils spéciaux.
Un expert est aussi en capacité de dater certains dommages. Cette appréciation s’avère cruciale lorsque certains conducteurs cherchent à faire réparer des dégradations anciennes. Le professionnel saura notamment repérer la trace de rayures ou de bosses sans rapport avec la collision actuelle.
Lorsque l’expertise fait suite à un accident, l’expert va devoir examiner l’impact des chocs pour confirmer ou réfuter la responsabilité du propriétaire du véhicule qu’il expertise.
Le contrôle de l’intérieur
Bien que l'attention se porte souvent sur les dommages visibles sur la carrosserie ou la mécanique, l'intérieur du véhicule peut également présenter des problèmes cachés, susceptibles d'impacter directement la sécurité, le confort et la valeur du véhicule. Le contrôle se poursuit donc avec l’examen minutieux de l’intérieur du véhicule qui comprend le tableau de bord, les sièges, airbags, les systèmes de climatisation, etc.
En effet, après le déploiement d’un airbag lors de l'accident, l'expert devra se positionner sur la nécessité de sa réparation ou de son remplacement. Il en est de même pour l'état des ceintures de sécurité. Si elles ont été hyper tendues lors de l'accident, elles doivent être vérifiées pour s'assurer qu'elles fonctionnent toujours. Parfois, après un impact, les ceintures doivent être remplacées pour garantir qu'elles fonctionneront correctement en cas d'un autre accident. On citera également le cas des systèmes d'assistance à la conduite (caméras, capteurs de stationnement ou systèmes d’alerte de collision). L'expert s'assure de leur bon fonctionnement qui peut être affecté après un accident.
L’inspection des éléments techniques et mécaniques
L'expert vérifie l’état du moteur et des composants associés (radiateur, systèmes de refroidissement, etc.) pour détecter toute fuite de liquide, déformation ou dommage lié à l'impact. Il évalue si le bloc de motorisation a subi des dommages internes.
Le contrôle se poursuit ensuite par la vérification de l’état des suspensions, des amortisseurs, de la direction, des essieux, et de la transmission. Des dommages dans ces zones sont susceptibles de nuire à la sécurité du véhicule et d’affecter sa maniabilité.
Après l’examen des éléments mécaniques vient celui du système de freinage pour vérifier qu’il fonctionne correctement, qu’il n’y a pas de fuite de liquide ou de déformation de pièces essentielles telles que les plaquettes ou les disques. Lorsque la voiture est encore en capacité de rouler, l’expert peut effectuer un essai routier pour tester le comportement du véhicule dans les accélérations, le freinage, le bruit de moteur, la stabilité, le fonctionnement de la direction, etc. Cet essai aide à déceler d’éventuels problèmes pas toujours visibles lors d’un contrôle statique.
L’évaluation du coût des réparations
L’estimation du montant des réparations d'un véhicule après un accident est une tâche complexe. L'objectif consiste à déterminer et chiffrer les travaux nécessaires pour remettre le véhicule en état.
L’identification des éléments à réparer
L’expert identifie et dresse avec précision la liste des pièces endommagées qui nécessitent réparation ou remplacement. À titre d’exemple, une aile enfoncée peut être seulement redressée par un simple débosselage et une réparation de la carrosserie. Si un moteur ou une transmission a subi des dommages, le remplacement d’une pièce coûteuse peut être indispensable.
L’estimation du coût des pièces
Le professionnel en expertise automobile s’appuie ensuite sur des catalogues de pièces détachées ou des plateformes de prix pour obtenir les coûts des pièces de remplacement nécessaires. Leur prix peut varier considérablement en fonction du type de véhicule, de la marque et du modèle.
L’évaluation des coûts liés à la main-d’œuvre
L’expert évalue également le niveau de main-d'œuvre nécessaire pour effectuer les réparations. Le coût de la main-d'œuvre dépend :
- De la durée estimée des travaux.
- Des compétences nécessaires (réparations de carrosserie, mécanique, électricité automobile, etc.).
- Des tarifs horaires pratiqués par les ateliers de réparation.
Pour des travaux de carrosserie, l’expert est tenu de prendre en considération le temps nécessaire pour redresser la tôle, appliquer la peinture et effectuer les finitions. Dans le cas de réparations mécaniques, il évalue le temps de démontage (moteur par exemple), la durée estimée des réparations et de remontage des pièces. S'il s'agit de réparations en lien avec l’électronique (capteurs de sécurité, airbags, circuits de charge, lumières électriques, jauges d’instruments électriques, serrures à commande magnétique, caméras de recul…), l’expert tiendra compte de la durée nécessaire pour le diagnostic et la réparation de ces systèmes électroniques.
Enfin, l’expert évalue également en compte le coût des matériaux consommables nécessaires pour effectuer les réparations, tels que :
- La peinture et apprêt pour la carrosserie.
- Les produits spécifiques pour la réparation (colles, mastics, etc.).
- Les huiles, liquides de frein et autres fluides nécessaires pour la remise en état des systèmes mécaniques.
L’usage de logiciels spécifiques
Des logiciels spécialisés utilisés par les experts, facilitent le calcul précis des coûts des réparations. Ces outils intègrent notamment des informations sur :
- Les tarifs de main-d'œuvre en fonction des régions et des types de réparations.
- Les prix des pièces de rechange, y compris des estimations détaillées pour chaque marque et modèle de véhicule. Ces logiciels peuvent ainsi fournir une estimation précise en se basant sur des bases de données actualisées des prix des pièces et des coûts de réparation dans l'industrie automobile.
- Les temps de travail standards pour chaque type de réparation (calculé en heures de main-d'œuvre).
La proposition d’une solution d’indemnisation
Le processus d’indemnisation est donc étroitement lié à l’évaluation des dégâts, au coût des réparations, mais aussi et surtout à la valeur du véhicule avant et après l’accident.
Le véhicule est jugé économiquement réparable lorsque le coût des réparations reste inférieur à sa valeur avant le dommage. D’une manière générale, si le coût des réparations dépasse une certaine proportion de la valeur du véhicule avant l'accident (généralement autour de 50 à 70 %), le véhicule peut être déclaré hors d'usage (épave). Dans ce cas, l’assurance indemnisera le propriétaire sur la base de la valeur du véhicule avant l’accident plutôt que de rembourser les réparations.
La rédaction du rapport d’expertise
Après avoir évalué les réparations nécessaires et estimé les coûts, l'expert rédige un rapport détaillé qu’il doit transmettre à l’assureur et au propriétaire du véhicule (article R326-2 du Code de la route). Ce rapport comprend :
- La liste des dommages subis par le véhicule.
- Les pièces à remplacer ou à réparer.
- Les coûts estimés pour chaque réparation (pièces et main-d'œuvre).
- Le temps de réparation estimé pour chaque intervention.
- L'éventuelle proposition d'indemnisation en cas de mise hors d'usage du véhicule.
Questions fréquemment posées
En fonction du rapport de l’expert, l’assuré peut se heurter à un refus de prise en charge ou à un montant inférieur à ses attentes. En cas de désaccord avec l’avis émis, il peut contester cette décision en recourant à une contre-expertise automobile. Il convient pour cela d'adresser un courrier recommandé avec accusée réception à l'assureur en joignant à la contestation toutes les pièces justificatives. Le seul envoi d’une lettre recommandée peut inciter l’assureur à réévaluer l’indemnisation proposée ou accepter une contre-expertise. Dans le cas contraire, l'assuré devra solliciter un nouvel expert, à ses frais.
Cela dépend de la complexité du cas et de l'état du véhicule. Une expertise peut prendre entre 1 à 2 heures. Cependant, si des réparations ou des vérifications complexes sont nécessaires, l'expertise prendra plus de temps.
L'expert évalue la valeur du véhicule en prenant en compte sa côte officielle (prix du marché avec des véhicules similaires en vente), son âge, son kilométrage, les équipements dont il dispose (GPS, sièges en cuir, etc.).
La facture liée à l'expertise est prise en charge par l’assureur dans le cadre d’un sinistre ou d’un accident. Lorsque l'expertise est demandée à titre privé (avant achat de véhicule d'occasion ou suite à une vente), les coûts incombent selon le cas au vendeur ou à l'acheteur. Si, suite à l'expertise, la voiture présente des vices cachés, l'acheteur pourra demander au vendeur le remboursement de l'expertise au titre des dommages et intérêts.