11/10/2024
Comment assurer une voiture puissante en jeune conducteur ?
Une fois le permis acquis, les jeunes automobilistes rêvent souvent d'une conduite sportive à bord d'un véhicule puissant. En théorie, aucune loi ne définit le nombre de chevaux autorisé pour ce profil. Dans la réalité, les difficultés résident dans la recherche d'une assurance pour jeune permis. Rares sont les assureurs qui proposent une telle offre, et ceux qui le font appliquent une surprime élevée. Dans ce cas, comment assurer une voiture puissante en jeune conducteur ?
Le profil de jeune conducteur
Le profil de jeune conducteur n'est pas apprécié par les assureurs en raison de l'âge et l'inexpérience. En effet, ce type de conducteur représente une catégorie risquée. Certains jeunes font même preuve d'un excès de confiance, qui se manifeste à travers la vitesse ou la conduite en état d'ivresse.
Les chiffres sur la mortalité des jeunes sur la route
Les assureurs n'ont pas inventé ce profil, ils s'appuient sur les statistiques. Dans ce sens, les jeunes entre 18 et 24 ans représentent seulement 8 % de la population française. Pourtant, 18 % des morts sur la route appartiennent à cette tranche d'âge d'après l'ONISR.
Cette génération est plus encline à prendre des risques. Entre autres, les principales causes d'accident chez les jeunes sont :
- l'alcool,
- l'excès de vitesse,
- l'usage de téléphone au volant.
D'après les statistiques, ces automobilistes sont souvent mêlés à des accidents liés à l'alcool et les stupéfiants. Ces derniers constituent même la principale cause de la mortalité routière chez les 18 à 24 ans selon une étude réalisée par Dekra. En effet, la consommation excessive d'alcool a été constatée dans 25 % des accidents.
La vitesse représente un autre problème chez les jeunes conducteurs. Une enquête révèle que 39 % d'entre eux ont déjà dépassé la limite de vitesse autorisée. Pourtant cet excès favorise la perte de contrôle et accentue la fatigue. Une autre enquête sur ce sujet révèle que 46 % de cette catégorie de conducteurs ont déjà envoyé un mail ou un SMS au volant.
Le permis probatoire
Suite aux nombreux accidents en rapport avec les jeunes conducteurs, l'état a mis en place le permis probatoire depuis 2004. Ils y sont soumis pendant une période de deux à trois ans. Au moment de l'attribution du permis, ils obtiennent 6 points.
Ce nombre augmente de deux points par an, si l'intéressé n'a pas suivi une formation complémentaire. Néanmoins, il risque aussi d'en perdre en cas d'infractions. S'il ne commet aucune infraction entre temps, il totalise 12 points à la fin de cette période.
Les jeunes qui suivent une formation postpermis voient la durée de leur permis probatoire diminuée à 2 ans. Par conséquent, ils gagnent deux points la première année et quatre à la fin de la deuxième, soit un total de 12 au bout de deux ans.
Dans les faits, une personne sort de la catégorie « jeune conducteur » à la fin du permis probatoire. Compte tenu des risques, elle paie plus cher son assurance. Pour la même formule, le montant à payer peut aller jusqu'au double chez un jeune de 18 ans par rapport à un autre de 28 ans.
La puissance : un critère qui coûte cher aux conducteurs
Comment assurer une voiture puissante en jeune conducteur ? Les assureurs s'appuient sur différents facteurs pour qualifier un véhicule de « puissant ». Il s'agit souvent de berlines, voitures de sport, SUV ou crossover qui se démarquent par leur performance élevée.
L'assurance retient surtout la puissance du moteur qui est exprimée en chevaux fiscaux (CV). Il n'existe pas de chiffre standardisé, mais elle commence généralement à partir de 6 et 7 CV, soit entre 120 et 130 chevaux sous le capot. Dans cette catégorie figurent divers véhicules comme :
- la Mégane RS,
- la Clio RS,
- la BMW Série 1,
- l'Audi A3.
Les assureurs s'appuient également sur la rareté et la valeur du véhicule pour déterminer sa puissance. Dans ce contexte, un modèle sportif coûte souvent cher. D'autres facteurs entrent en compte tels que :
- le rapport poids/puissance,
- la vitesse maximale,
- le taux de sinistralité du modèle.
Sachant la valeur du véhicule, il est judicieux de choisir une formule tous risques. Ajouter à cela l'aspect « grosse cylindrée » ainsi que le profil « jeune conducteur », et il faut payer une somme conséquente pour assurer sa voiture puissante.
Toutefois, une question subsiste : existe-t-il un nombre de chevaux autorisé pour un jeune conducteur ? Du point de vue des assureurs, il n'existe pas de limite de puissance à respecter. Ils se réservent surtout le droit de refuser de vous couvrir en raison de votre manque d'expérience.
Ainsi, il est plus judicieux de choisir une voiture avec une puissance en dessous de 6 CV si vous êtes jeune conducteur. Certes, vous n'enfreignez aucune loi en dépassant cette limite, mais trouver une assurance qui vous couvre sera difficile.
Jeunesse et voiture puissante : une combinaison coûteuse en assurance
La combinaison d'un profil qui « manque d'expérience » et d'une « voiture puissante » n'est pas souvent appréciée des assureurs. En effet, une grosse cylindrée est déjà considérée comme un véhicule risqué. Si l'on ajoute un conducteur peu expérimenté, les risques d'accidents graves augmentent. Pourtant, les jeunes apprécient fortement les motorisations puissantes.
À noter que tous les jeunes conducteurs ne sont pas égaux pour les assureurs. Un jeune de 32 ans est plus apprécié des assureurs par rapport à un autre de 19 ans. Ainsi, le premier bénéficiera de conditions plus favorables. Par conséquent, plus une personne prend de l'âge, plus sa prime diminue.
Prenons une grosse motorisation comme l'Audi A3 de 7 ch comme exemple. Si un jeune de 18 ans le conduit, il doit payer une assurance jeune conducteur à partir de 1 200 euros. Ce prix diminue de moitié pour un autre de 25 ans.
Concernant la puissance, la prime peut aller du double au triple si elle dépasse les 10 ch. Prenons le cas d'une Clio RS 11 ch. Une personne de 20 ans doit débourser près de 1300 euros pour assurer cette voiture puissante en jeune permis. Ce prix peut atteindre les 2 700 euros s'il prend la formule tous risques. Pourtant, s'il conduisait une Clio III 4 ch, la prime serait de 349 euros par an, soit une différence de 1 000 euros.
La surprime : un autre facteur important à considérer
Elle correspond à un montant supplémentaire que les compagnies d'assurance appliquent aux jeunes usagers de la route en raison du risque qu'ils représentent. La majorité des assureurs l'applique, bien qu'elle ne soit pas obligatoire.
Cette majoration s'applique à ceux qui ont obtenu leur permis depuis moins de trois ans. Elle ne peut pas dépasser 100 % de la prime de référence au cours de la première année. Elle diminue de 50 % pendant la deuxième année, puis de 25 % vers la troisième. Si le jeune conducteur entame sa quatrième année sans sinistre, elle disparait totalement.
À titre d'exemple, un jeune de 20 ans qui vient de décrocher son permis paiera environ 850 euros pour son Audi A3 dès la première année. Cette somme diminue à 550 euros au bout de deux ans et à 360 euros au cours de la troisième année.
En somme, un jeune conducteur peut économiser des centaines d'euros en patientant un ou deux ans avant de conduire une voiture puissante.
Les astuces pour diminuer le coût de son assurance jeune conducteur
Vous ne souhaitez pas renoncer à votre grosse cylindrée, malgré le manque d'offre en termes d'assurance ? Dans ce cas, il faut trouver des solutions pour économiser quelques dizaines d'euros. Ci-après quelques astuces qui peuvent vous aider.
Se mettre à la conduite accompagnée
D'après l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les jeunes ayant bénéficié d'une conduite accompagnée réduisent leur risque d'accident de 25 %. Une information qui n'a pas échappé aux assureurs, puisqu'ils sont plus enclins à leur proposer des tarifs plus abordables.
D'après la fédération française de l'assurance, ce procédé permet à un jeune conducteur d'obtenir un bonus de départ de 0,95 au lieu de 1. Par conséquent, il bénéficie d'une réduction à hauteur de 5 % de sa prime.
Au-delà des avantages pécuniaires, la conduite accompagnée permet de se familiariser avec son véhicule et d'être confrontée à diverses situations. Ainsi, l'automobiliste est plus confiant au volant de sa voiture puissante lorsqu'il obtiendra son permis.
Devenir conducteur secondaire
Les assureurs s'appuient sur le bonus-malus pour définir la prime à payer. À chaque contrat est attribué un coefficient de majoration et de réduction. Le bonus augmente parallèlement au nombre d'années sans sinistre. De son côté, le malus s'accumule en cas d'accidents responsables.
Ce système s'applique également au conducteur secondaire mentionné dans le contrat. Dans ce contexte, vous avez intérêt à le devenir sur la voiture d'un parent. Cela permet de gagner des points précieux pour obtenir de meilleures offres d'assurance voiture puissante pour jeune conducteur plus tard.
Suivre la formation post-permis
Ce dispositif a été mis en place par la Sécurité routière et vise les jeunes conducteurs. La formation se déroule entre six à douze mois après l'obtention du permis et dure 7 heures. L'objectif est de sensibiliser les jeunes aux risques sur la route.
Au-delà de la sécurité, cette formation réduit la période probatoire de trois ans s'appliquant aux jeunes conducteurs. À noter que les assureurs s'appuient dessus pour calculer la prime. Ainsi, les jeunes qui ont suivi la conduite accompagnée gagnent six mois, tandis que les autres voient leur période probatoire réduite d'un an. Cela permet d'assurer une voiture puissante en jeune permis à un prix abordable.
Choisir une offre adaptée à sa situation
Un véhicule puissant a besoin d'une bonne couverture pour anticiper les réparations coûteuses. Pourtant, une formule tous risques peut vite dépasser les 2 000 euros par an pour un jeune conducteur.
La formule «tiers personnalisé» constitue une option moins onéreuse et permet de choisir des garanties optionnelles qui correspondent à vos besoins. Les jeunes qui roulent occasionnellement peuvent prendre l'assurance au kilomètre. Elle diminue la prime sachant qu'ils ne paient que pour les kilomètres parcourus.
Une dernière astuce qui peut avoir son impact concerne le montant de la franchise. Il s'agit de la somme qui reste à votre charge après la déduction de l'indemnisation par l'assureur. Franchise haute ou basse ? Tout dépend de votre profil de conducteur et de l'âge de votre véhicule.
Vous pouvez définir un montant élevé si vous êtes consciencieux et que votre voiture a déjà plus de dix ans. Toutefois, cela peut se retourner contre vous si l'automobile est stationnée dans la rue en région parisienne par exemple. Elle est davantage exposée au vandalisme et aux accrochages.
Bien choisir sa voiture
Vous désiriez conduire un véhicule puissant depuis votre jeune âge. Maintenant que le permis est acquis, il est hors de question de renoncer à ce rêve pour des questions d'assurance. Dans ce cas, choisir une voiture d'occasion peut limiter vos frais. En effet, du fait de son âge, celui-ci vaut moins cher et les assurances calculent la prime en fonction de sa valeur.
En somme, il est recommandé de ne pas vous précipiter dans l'achat d'une automobile puissante en tant que jeune conducteur. Vous risquez de payer le double, voire le triple de ce qu'un profil « normal » paie. Au pire, l'assureur ne vous propose aucune offre. Si le véhicule puissant fait partie de votre projet, anticipez son achat quelques années à l'avance, en accumulant les bonus en tant que conducteur secondaire.
Questions fréquemment posées
Les assureurs considèrent une voiture comme puissante à partir de 6 ou 7 chevaux fiscaux, soit au-delà de 130 chevaux. Cette puissance rime avec risque ce qui les incite à appliquer une prime importante.
Le permis B1 ou B permet déjà de conduire un véhicule puissant.
Votre permis de conduire vous permet de voyager dans tous les pays d'Europe. Néanmoins, certains pays appliquent des restrictions en matière de location. Si vous vous rendez en Norvège par exemple, il faut avoir 19 ans pour prétendre à cette offre. Généralement, l'âge minimum accepté est de 21 ans.