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10/07/2024

Comment savoir si ma voiture pollue ? Toutes les réponses

voiture qui pollue

En 2022, le secteur du transport était responsable de 32 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France avec 130,5 millions de tonnes équivalentes de CO2. Ainsi, il se place loin devant l'agriculture et l'industrie manufacturière. Ces émissions proviennent majoritairement de la consommation de carburants des véhicules thermiques (essence, gazole et GPL). De son côté, la climatisation produit également une part de gaz fluorés. Selon les statistiques, les automobiles particulières à elles seules émettent 52 % de GES. 

Si les restrictions de déplacements ont fait baisser les émissions de GES pendant la crise sanitaire, les chiffres de 2022 se rapprochent fortement de leur niveau d'avant la crise de 2019. Face aux enjeux climatiques, le gouvernement est tenu de suivre une feuille de route qui prévoit une décarbonation du secteur des transports d'ici 2050. En attendant, des mesures restrictives sont mises en place progressivement pour faire baisser le taux de pollution d'une automobile. Comment savoir si ma voiture pollue ?

Quelles sont les sources de pollution d'une automobile ?

Comment savoir si ma voiture pollue ? La pollution est souvent associée à l'utilisation prolongée d'un véhicule. Pourtant, il faut aussi tenir compte de la fabrication et de la destruction.

La pollution liée à la fabrication par l'industrie automobile

Une étude menée par le cabinet de conseil Carbone 4 met en exergue l'empreinte carbone d'un véhicule selon sa gamme. Le calcul tient compte de l'étape de production jusqu'au recyclage des batteries.

Sans surprise, les deux phases « production » et « fin de vie » produisent 10,2 tonnes de CO2 pour une voiture électrique contre 6,7 tonnes de CO2 pour une automobile thermique. À noter que le modèle de référence est une citadine. Cela signifie-t-il que les véhicules électriques ne sont pas si propres ? Rassurez-vous, la phase d'utilisation fait basculer la balance en faveur de ce type de motorisation.

D'après le rapport de Carbone 4, la fabrication de la batterie représente une part importante dans la pollution d'une citadine électrique. Ce chiffre équivaut à 3,7 tonnes de CO2 sur les 9,5 tonnes au total lors de la production. Ceci est dû à l'extraction des matériaux comme le Lithium.

Néanmoins, ce chiffre varie selon le pays de fabrication. Prenons une batterie conçue en Norvège, vous compenserez les émissions de CO2 au bout de 8 000 km de circulation. Pour cause, la production d'électricité de ce pays nordique est d'origine hydraulique à 97 %.

À l'inverse, l'électricité en Chine provient à 74 % des centrales à charbon. Cela signifie que vous devez parcourir 180 000 km pour compenser les émissions de CO2 pendant la fabrication. Selon Think Tank Arval Mobility Observatory, ce chiffre se situe à 16 800 km pour une batterie made in France.

Au-delà de la batterie, il faut aussi prendre en compte :

  • la production de l'automobile,
  • la fabrication des pièces,
  • le transport,
  • le recyclage ou la destruction.

Les experts désignent les ressources dépensées pendant cette phase d'« énergie grise ». À noter que cette dernière varie en fonction du modèle. Pour une citadine essence, elle tourne autour de 20 000 kWh.

La pollution liée à la phase d'utilisation de la voiture

Dès sa sortie d'usine, le véhicule assure son rôle premier : rouler, ce qui implique la consommation de carburant. En 2022, une automobile particulière diésel parcourait en moyenne 13.975 km en un an, contre 9 535 km pour son homologue essence.

La pollution d'une voiture est souvent associée au CO2. Pourtant, il est loin d'être le seul responsable de la pollution. Il existe aussi d'autres polluants. À noter que la quantité de polluants émis par un véhicule est réglementée :

  • particules fines doivent être inférieur à 5 mg/km ;
  • oxyde d'azote inférieur à 100 mg/km ;
  • monoxyde de carbone inférieur à 500 mg/kg ;
  • hydrocarbure et autres particules inférieures à 100 mg/km.

Les émissions de CO2 d'une voiture dépendent de plusieurs facteurs, à savoir :

  • le carburant ;
  • la motorisation ;
  • la taille ;
  • la boite de vitesse ;
  • la marque et le modèle.

Sans surprise, l'automobile diésel est celle qui rejette le plus de CO2 avec 2,67 kg pour un litre de gazole consommé. De son côté, l'essence se trouve légèrement en dessous avec 2,28, contre 2,21 pour le SP 95 E10. Enfin, l'Éthanol E85 rejette environ 1,61 kg. Ainsi, quel que soit le carburant utilisé, une voiture thermique reste polluante.

Ceci donne un sérieux avantage aux véhicules électriques qui ne rejettent qu'une faible part de CO2. Une comparaison entre les deux motorisations a mis en exergue une pollution 15 fois plus importante chez une automobile thermique après 10 000 km parcourus.

Par conséquent, malgré un taux de CO2 élevé pendant la phase de fabrication, une motorisation électrique rejette au total 956 kg de CO2 au bout de 10 000 km contre 2 200 kg pour un moteur thermique.

Pourtant, les émissions de CO2 risquent d'augmenter face à la tendance des SUV. En France, la part de marché de ces automobiles est passée de 45 % à 47 % en 2023. En raison de leur taille, ces modèles sont considérés comme des véhicules lourds. Dans ce sens, ils consomment plus de carburant. x

Comment connaître le taux d'émission de CO2 d'une voiture ?

Pour connaître le taux de pollution d'un véhicule, il suffit de se référer au chiffre renseigné sur le certificat d'immatriculation, au niveau la rubrique V7. La valeur est indiquée en grammes par kilomètre parcouru. Prenons le cas d'une Clio V essence année 2020, le taux de CO2 indiqué est de 137 g/km.

Pour connaître le taux de pollution d'un véhicule sur une année, plusieurs sites proposent une simulation à l'instar de l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Les éléments demandés par le calculateur varient d'une plateforme à une autre. Chez un site tiers, il suffit de renseigner la distance parcourue en km sur un an, le type de carburant ainsi que la consommation en l/km.

Dans le cas de l'ADEME qui permet de vérifier le niveau de pollution d'une voiture occasion, vous devez donner les informations suivantes :

  • carrosserie ;
  • carburant ;
  • boite de vitesses ;
  • taille ;
  • modèle et marque.

L'évolution des méthodes de calcul des émissions de CO2

Comment savoir si ma voiture pollue ? Il existe des normes pour calculer le taux de pollution d'un véhicule neuf. Les constructeurs effectuent des tests selon un cahier des charges strict avant d'afficher l'information.

  • La NEDC (new european driving cycle) était la norme en vigueur depuis 1992. Toutefois, les tests étaient réalisés en laboratoire.
  • La WLTP (worldwide harmonized light vehicles test procedures) a été introduite en 2017. Le test de ce cycle d'homologation est plus long. En effet, il est effectué sur une distance plus longue et à une vitesse supérieure à celle de la NEDC.
  • La norme RDE (real driving emission) a l'avantage de réaliser les tests directement sur route, ce qui n'est pas le cas des deux premiers.

Les différentes normes pour limiter la pollution des véhicules

La norme européenne a été introduite dès qu'il était possible de calculer le taux de pollution. Elle a subi plusieurs évolutions ces trente dernières années afin de limiter le taux de pollution des véhicules motorisés.

Déclinée en six niveaux, la norme catégorise les voitures en fonction de leur date de mise en circulation. Prenons la norme Euro 6, elle regroupe tous les véhicules mis en service depuis 2015. Celle-ci se décline ensuite en sous-groupe : 6b, 6c, 6d-Temp et 6d.

La norme Euro 6 implique des contraintes en matière de pollution. Pour un moteur diésel ou essence, la quantité de monoxyde de carbone ne doit pas dépasser les 500 mg/km. À titre de comparaison, ce chiffre se situe à 2720 mg/km pour les voitures Euro 1.

En France, le niveau de taux d'émission équivaut à une vignette Crit'Air. Cette dernière est attribuée en fonction de la norme Euro du véhicule. Celle-ci est mentionnée sur le champ V9 de la carte grise, à côté du taux de CO2 de la voiture.

Vous avez sûrement remarqué ces petites pastilles colorées sur les automobiles. Lorsqu'elle est verte, cela signifie que vous remplissez tous les critères pour avoir la vignette Crit'Air 0. L'émission de C02 du véhicule est nulle, puisque celui-ci est 100 % électrique ou à hydrogène.

De son côté, la vignette Crit'Air 2 (pastille violette) est attribuée aux véhicules Euro 6, sauf la motorisation diésel. La vignette Crit'Air 5 (pastille grise) est délivrée aux voitures diésel répondant aux normes Euro 2.

Une voiture qui ne répond pas au minimum à la norme Euro 1 n'est pas éligible à une vignette Crit'Air. Il en est de même pour tous les modèles essence sortis avant 1997. Ces véhicules sont jugés trop polluants.

Les restrictions pour réduire la pollution des voitures

Pour l'Union européenne (UE) et la France, la priorité est de baisser le taux de pollution d'une voiture. D'ici 2030, les rejets ne doivent plus dépasser les 95 g/km de CO2. À titre d'exemple, cela signifie que la Clio 4 année 2020 ne peut plus être vendue. À l'horizon 2040, l'UE entend interdire la commercialisation des voitures thermiques.

Les ZFE (zones à faibles émissions)

En attendant, la France augmente déjà le nombre de zones à faibles émissions (ZFE) à 45 agglomérations en 2025. Ces ZFE appliquent des restrictions strictes en matière de circulation.

Les véhicules Crit'Air 3, 4 et 5 n'ont pas le droit de rouler dans ces agglomérations. L'objectif principal est de réduire l'impact de la pollution des automobiles sur la santé de la population.

Le malus écologique

Depuis mars 2020, le malus écologique est calculé sur la base de la norme WLTP. Cette dernière permet d'obtenir les émissions de CO2 théorique d'un véhicule en fonction de la consommation de carburant. Elle sert également de barème pour le calcul du malus qui évolue chaque année.

À titre d'exemple, le seuil d'application était de 133 g/km en 2021 avant de passer à 123 g/km en 2023. Ainsi, plus votre voiture est polluante, plus votre malus est important. Prenons le cas de l'Audi Q5 45 TFSI, le modèle allemand est soumis à un malus de 48 901 euros en se basant sur les barèmes de 2024.

Sachant qu'il existe aussi des malus au poids pour ce type de voiture, le sien s'élève à 3 165 euros. En jetant votre dévolu sur cette automobile, vous devez payer un malus total de plus de 52 000 euros.

Comment réduire la pollution de ma voiture ?

S'il est impossible de faire l'impasse sur le rejet de CO2 par votre voiture, quelques comportements responsables permettent de le limiter.

L'écoconduite

Il s'agit d'un comportement visant à optimiser sa consommation de carburant et limitant l'émission de polluants. Pour cela, voici quelques réflexes à adopter :

  • Enlever toutes les charges qui ne sont pas forcément essentielles (barres de toits et matériels sportifs), puisqu'elles ajoutent du poids supplémentaire.
  • Réduire les freinages et les accélérations : utilisez le frein moteur lorsque cela est possible.
  • Limiter l'usage des fonctionnalités : entraînant une augmentation de la consommation de carburant à l'instar du chauffage et de la climatisation.
  • Préparer l'itinéraire avant de partir : cela évite de parcourir des kilomètres inutilement. Éteindre le moteur pendant les arrêts de plus de 20 secondes.
  • Diminuer la vitesse : préserver des accidents et économiser du carburant. Avec 10 km/h en moins sur le tableau, vous économisez entre 3 à 5 litres.
  • Vérifier la pression des pneus : une sous-pression entraîne une plus forte consommation de carburant.

Équipements de dépollution

Plusieurs accessoires sur le marché permettent de réduire les émissions de CO2 à l'instar du filtre à particules, du catalyseur et de la vanne EGR. L'installation d'un régulateur de vitesse réduit également les actions de freinage et d'accélération.

Entre autres, l'utilisation des additifs diminue les émissions de polluants et de fumées toxiques chez les voitures diésel.

Entretien régulier de la voiture

Des pièces usées entraînent une surconsommation et une hausse des émissions de GES. Par conséquent, il est important de :

  • décalaminer le moteur,
  • nettoyer les injecteurs et les filtres à particules,
  • vérifier régulièrement son niveau de liquide.

Vous devez aussi respecter le calendrier des vidanges. Pour rappel, celle-ci doit être effectuée tous les 30 000 km.

À noter que l'entretien est essentiel pour passer le test antipollution qui consiste à détecter la pollution d'une automobile pendant le contrôle technique.

Questions fréquemment posées

Au-delà des petits gestes qui permettent d'optimiser la consommation de carburant, vous pouvez aussi privilégier le covoiturage et les déplacements à pied ou à vélo lorsque c'est possible.

La motorisation diésel est celle qui pollue le plus avec 2,85 kg de CO2 émis sur un litre consommé. L'essence vient en seconde place. La motorisation électrique est la moins polluante puisqu'elle n'émet pas de CO2. Toutefois, il est possible de réduire la pollution de sa voiture en choisissant bien son carburant. À titre d'exemple, le SP 95, E85 et le GPL représentent des alternatives moins polluantes.

Un test pour détecter la pollution d'une automobile est effectué pendant le contrôle technique. Il consiste à mesurer la quantité de particules fines émises pendant sept accélérations. L'exercice est effectué 3 fois, notamment les variations entre les résultats. Les tests donnent un résultat qui s'exprime en coefficient d'absorption. Si le coefficient est supérieur à 0,5, l'automobile est trop polluante et vous devez réaliser une contre visite.