Comment savoir si une voiture d’occasion a été accidentée ?

Vous avez jeté votre dévolu sur un véhicule d’occasion qui semble répondre en tous points à vos attentes ? Mais connaissez-vous vraiment le passé de cette voiture ? Notamment Comment savoir si une voiture a été accidentée ? Avant d’acheter une voiture d’occasion, il est essentiel de faire preuve de prudence et d’inspecter attentivement le véhicule à vendre afin de déceler toute trace d’accident. 

Prenez le temps de considérer tous les risques potentiels avant de vous décider pour l’achat. Comment savoir si une voiture a été accidentée ? On vous en dit plus.

Le danger d’acheter une voiture qui a été accidentée

La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes) insiste sur l’importance de recueillir, en amont de la vente, un maximum d’informations sur le véhicule pour éviter d’être confronté(e) à des vices cachés ou des travaux de réparation non prévus. Par ailleurs, acquérir une voiture d’occasion ayant subi des dommages suite à un accident peut s’avérer dangereux à plusieurs titres : 

Des risques pour la sécurité

Si la voiture n’a pas fait l'objet de problèmes mécaniques ou d'altération de sa structure, vous pouvez rouler sans problème. En revanche, même lorsqu'elles sont invisibles, les réparations effectuées consécutivement à un accident peuvent parfois présenter des défauts, des imperfections non apparentes. Dans ce cas, elles sont susceptibles de compromettre la sécurité de la voiture en cas d’accident futur. À ce titre, vous risquez de devoir faire face à :

• Des problèmes structurels cachés, non réparés, pouvant compromettre la solidité de la voiture en cas de nouvel accident. On citera pour exemple une défaillances de la commande de conduite (commande d'accélérateur, boite de vitesse, commande d'embrayage). La déformation de la structure des longerons ou des traverses, souvent indécelable pour un acheteur profane en matière d'automobile, comporte aussi à terme des risques pour la sécurité.
• Des défauts de sécurité non corrigés portant sur les airbags, les ceintures de sécurité ou les systèmes de freinage peuvent diminuer la résistance en cas de collision ultérieure. Cela augmente d'autant le risque de blessures graves. Le remplacement ou la réparation de ces équipements doivent être réalisés par des professionnels et connus de l’acheteur.
• La qualité des réparations pouvant varier en fonction des compétences du professionnel et du sérieux du garage. L’utilisation de pièces de mauvaise qualité ou des réparations mal effectuées sont de nature à compromettre la sécurité de la voiture.
• Une détérioration prématurée suite à aux dommages de certains composants lors de l’accident. Ainsi, la rouille constitue le principal danger pour la sécurité d’une voiture. Cette corrosion lente survient souvent sur certains éléments de structure de la voiture. Un châssis métallique déformé après un accident se trouve fortement exposé à la rouille.
• Des réparations non prévues. Avant d'acheter une voiture d'occasion, il est important de faire réaliser une inspection approfondie par un mécanicien qualifié ou un spécialiste de la carrosserie. En cas de réparations mal faites, ces experts vous alerteront sur de potentielles défaillances à venir. Un accident antérieur a pu fragiliser certains équipements, nécessitant à terme des réparations.

Connaître le passé d’un véhicule : les documents à demander au vendeur

Pour connaître l’historique d’un véhicule et acheter en toute connaissance de cause, il ne faut pas hésiter à demander au propriétaire un certain nombre de documents. Fournir ces justificatifs est obligatoire pour conclure la vente de la voiture d’occasion. Comment savoir si une voiture a été accidentée ? Pensez à réclamer : 

Le carnet d’entretien

Le carnet d’entretien permet de consulter les opérations passées, les révisions et les réparations éventuelles. Le carnet d’entretien donne des indications sur la qualité et la fréquence du suivi de l’entretien de la voiture.

Les factures de réparation

Elles sont généralement associées au carnet d’entretien. Si tel n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à les réclamer. Ces justificatifs attestent que les réparations et l’entretien de la voiture ont été effectués par un professionnel auto. Les factures ont également une importance au regard de la véracité du kilométrage. Chacune d'elles mentionne le nombre de kilomètres constaté au compteur lors de l’intervention. Lors de la vente, le kilométrage doit rester cohérent avec ce qui est constaté sur les factures.

Le certificat d’immatriculation (carte grise)

Ce document vous assure que le vendeur est bien le propriétaire du véhicule et que la plaque d’immatriculation correspond à celle mentionnée sur la carte grise. Le certificat d’immatriculation mentionne aussi le code VIN (Vehicle Identification Number), obligatoire depuis 1954. Ce numéro d'identification unique composé de 17 caractères alphanumériques, attribué à chaque véhicule automobile, permet d'identifier de manière précise un véhicule particulier. Le code VIN comprend des informations telles que le fabricant, le modèle, l'année de fabrication, le pays d'origine et d'autres détails spécifiques au véhicule. Il permet d’identifier les pièces adaptées au véhicule, de vérifier son état (pièces d’origine), d’assurer le véhicule mais aussi de l’identifier en cas d’accident ou de délit.

Le certificat de situation administrative

Ce document non obligatoire doit vous être remis par le propriétaire du véhicule si vous en faites la demande. Il fournit des informations précieuses lors de l'achat ou de la vente d'un véhicule d'occasion pour s'assurer qu'il n'y a pas de problèmes légaux ou administratifs associés au véhicule (amendes impayées, saisies, litiges de propriété, etc.)

Les procès-verbaux des contrôles techniques

Lors de la vente d’un véhicule d’occasion de plus de 4 ans, le propriétaire doit présenter un contrôle technique de moins de 6 mois. Il convient également de réclamer les précédents procès-verbaux pour s’assurer que le véhicule a été régulièrement vérifié et quels étaient les défauts mentionnés sur les procès-verbaux.

HistoVec : un portail en ligne pour savoir si une voiture a été accidentée

Au moment d’acheter un véhicule d’occasion auprès d’un concessionnaire ou d’un particulier, il convient de s’informer sur son historique. 

Comment savoir si une voiture a été accidentée ? Le site HistoVec se présente à ce titre comme un outil indispensable. Cette plateforme a tout d’abord été créée pour sécuriser la vente des véhicules d’occasion entre particuliers ou professionnels de la vente de voitures d’occasion. 

Ce portail en ligne mis en place par le Ministère de l’Intérieur vous informe de l’historique du véhicule et des résultats des contrôles techniques passés. Il inclue des informations sur le nombre de propriétaires successifs et d'accidents signalés par le passé. Vous saurez ainsi combien de fois la voiture a été signalée comme endommagée. En effet, si les accidents n'ont pas été déclarés aux compagnies d'assurance, les informations sur ces sinistres ne seront pas connues.

Néanmoins, ce service offre aux acheteurs potentiels la garantie de choisir un véhicule d’occasion dont l’histoire est vérifiée. Il vise à leur fournir une meilleure transparence sur l'historique des véhicules de seconde main voire plus, les aidant ainsi à prendre des décisions d'achat plus éclairées et à éviter les fraudes potentielles. 

Comment consulter HistoVec ?

Le propriétaire du véhicule est seul habilité à se connecter à HistoVec grâce au numéro de la plaque d'immatriculation du véhicule concerné, à ses données nominatives et aux informations figurant sur la carte grise. Après avoir renseigné toutes ces informations, le vendeur génère le rapport HistoVec qu’il peut délivrer à son potentiel acheteur. Le fait de proposer l’accès à HistoVec est un gage de transparence de la part du vendeur vis-à-vis des personnes intéressées par l’achat de sa voiture d’occasion.

Les signes qui font penser qu’un véhicule d’occasion a été accidenté

Lors de l’inspection du véhicule qui vous intéresse, prêtez une attention toute particulière à l’état visuel du véhicule. En effet, le propriétaire peut avoir délibérément évité de déclarer un ou plusieurs accidents à son assurance et fait réparer la voiture chez un garagiste dans le seul but d’éviter un malus. 

L'examen de l'extérieur de la voiture

En examinant attentivement l’extérieur de la voiture d’occasion, il est possible de repérer des marques d'accident. 

Une différence de couleur entre la portière, l’aile ou le capot de même que des rayures au niveau des charnières peuvent être le signe d’un choc. Vous pouvez aussi détecter la zone de la voiture qui aurait été repeinte en utilisant un appareil de mesure de l'épaisseur de la peinture. Celle d'un véhicule n'ayant pas subi d’accident (supposée être originale) doit afficher entre 80 et 120 microns. Si une partie de la carrosserie a été repeinte, la mesure est d'environ 150 à 260 microns. Une mesure supérieure à 300 microns montre que la carrosserie a de toute évidence été repeinte dans son intégralité.

Vérifiez également l’alignement des portières et la fermeture sans difficultés du capot moteur. Le constat d'espaces inégaux entre les portes et le panneau de carrosserie qui les entourent peut être le signe que le véhicule a été victime d'un accident.

L'examen de l'intérieur de la voiture

L’intérieur de la voiture mérite aussi un examen attentif. Soulevez le tapis du coffre pour vous assurer que le plancher n’est pas déformé ou fissuré. Cela pourrait laisser supposer un choc subi par l’arrière.

N’hésitez pas à tester aussi tous les équipements pour vous assurer de leur bon fonctionnement : 

• Vérifiez le fonctionnement des phares avant, des feux de freinage, des clignotants et des feux de recul.
• Testez les systèmes électroniques tels que le mécanisme des vitres, la climatisation, le système audio, le système de navigation, etc.
• Vérifiez le démarrage du moteur à froid et à chaud pour détecter d'éventuels problèmes de démarrage.
• Prêtez attention aux bruits et aux sensations de suspension en conduisant sur tous types de routes. Des bruits ou des résistances peuvent indiquer la présence de problèmes plus profonds au niveau du moteur, de la suspension ou du système de direction.
• Examinez les numéros de série sur les vitres qui sont l'un des meilleurs indicateurs de réparation. Si la voiture n'a pas été accidentée, les numéros de série de toutes les vitres sont identiques. Si un numéro diffère des autres, demandez une explication.
• Testez la transmission en passant toutes les vitesses (sur une voiture à transmission manuelle) ou en vérifiant la fluidité des changements de vitesse (sur une voiture à transmission automatique).
• Manipulez la direction en tournant le volant à l'arrêt et en roulant pour détecter tout jeu anormal.
• Essayez les freins en roulant à différentes vitesses et en appuyant fermement sur la pédale de frein pour vous assurer qu'ils réagissent correctement.
•  Écoutez les bruits de grincement ou de frottement qui pourraient indiquer des problèmes de freinage.
• Vérifiez le bon fonctionnement des ceintures de sécurité, des airbags et des systèmes d'assistance à la conduite (comme l'ABS, l'ESP, etc.).

Quel recours en cas de panne et de réparations ultérieures sur une voiture d’occasion ayant été accidentée

Le fait d'ignorer que le véhicule a été accidenté autorise l'acheteur à se retourner contre le vendeur. Ce dernier est tenu de garantir les vices cachés (art. 1641 du code civil). En présence d’un vice caché, l’acheteur a le choix entre demander :

• L'annulation de la vente. L’acheteur rend la voiture au vendeur et ce dernier lui rembourse intégralement le prix d’achat
• Une diminution du prix (art. 1644 du code civil) et la conservation du véhicule.

Lorsque vous achetez auprès d’un professionnel une voiture précédemment accidentée, tout défaut ou anomalie constaté dans un délai de 6 mois après l'achat engage la responsabilité du vendeur. Ce dernier a l’obligation d’effectuer les réparations ou de vous proposer un autre véhicule. 

En revanche, la vente de véhicules d’occasion entre particuliers s’avère parfois plus risquée en raison du risque de fraudes et de mensonges sur l’état d’une voiture. Il convient d’être extrêmement vigilant.e sur les vices cachés qui engendreraient des réparations imprévues voire une immobilisation complète de la voiture. Les dédommagements sont beaucoup plus longs et plus difficiles à obtenir lors de vente de particulier à particulier.