28/08/2024
Comment acheter une voiture d'occasion sans se faire avoir ?
Chaque année, près de six-millions de véhicules changent de propriétaire en France. Cela signifie que pour une automobile neuve vendue, on recense également 2,5 modèles d'occasion. Cette opération séduit pour son aspect financier, car les voitures d'occasion reviennent moins chères et les offres sont nombreuses. Cependant, cette transaction n'est pas sans risque. Une étude sur le sujet révèle que 15 % des personnes sondées ont déjà été victimes d'une arnaque lors de l'achat ou la vente d'un véhicule d'occasion. Comment acheter une voiture d'occasion sans se faire avoir ? Il est important de rester prudent et minutieux lors des vérifications. Une bonne connaissance des arnaques les plus fréquentes vous permet également de rester en alerte. Il faut aussi prendre quelques précautions avant d'acheter une automobile de seconde main.
Les arnaques, toujours en hausse sur le marché de l'occasion
Même s'il s'agit d'une voiture d'occasion, l'investissement reste conséquent et l'acheteur craint de perdre ses économies dans une arnaque. Son inquiétude est justifiée, car une étude menée par Odopass révèle que 37,5 % des acquéreurs français ont déjà connu des problèmes avec leur bien nouvellement acquis.
Cette étude montre que 13,4 % ont connu un vice caché. Ils découvrent trop tard que la voiture présente des défauts techniques. Il s'agit de l'arnaque la plus courante. Pour 5,1 % des sondés, la fraude se trouvait au niveau du kilométrage. Enfin, 4,7 % ont constaté un défaut d'entretien du véhicule.
Odopass met également en avant des contrôles techniques douteux qui sont probablement faux. Dans ce sens, les acheteurs sont obligés de dépasser leur budget à cause des réparations supplémentaires.
Pour Odopass, le manque de connaissance en mécanique des acheteurs explique la hausse des arnaques. 52,1 % des personnes sondées déclarent n'avoir aucune notion en la matière, une situation qui profite aux revendeurs malhonnêtes.
Une enquête plus ancienne de Obvy, en 2019, conforte ces chiffres. Son rapport révèle que dans 28 % des cas, le bien à vendre n'existe pas. Le seul intérêt du faux vendeur était d'arnaquer l'acheteur.
L'étude de Obvy présente aussi les risques du côté du vendeur. Ils ne sont pas à l'abri des arnaques au paiement. Pour cause, plus de 50 % déclarent payer par chèque de banque. Pourtant, il s'agit des moyens de paiement les plus risqués. Dans ce cas, comment acheter une voiture d'occasion sans se faire avoir ?
Les types d'arnaques fréquents lors de l'achat d'une voiture d'occasion
Pour des raisons familiales ou professionnelles, vous devez changer de véhicule. Vos moyens vous permettent d'acheter une voiture d'occasion. Avant de vous aventurer sur Internet pour trouver la perle rare, il est important de connaître les arnaques fréquentes rencontrées par un acheteur.
Vice caché
D'après l'article 1641 du Code civil, un vendeur doit déclarer tous les défauts d'un bien vendu à son acheteur. En découvrant ce vice caché à l'avance, l'acheteur peut annuler la vente ou renégocier le prix.
Il ne faut pas confondre le vice caché avec le vice de consentement. Le premier signifie qu'un défaut n'a pas été déclaré par le vendeur lors de l'achat de la voiture. Ainsi, la transparence est primordiale dans une telle transaction.
D'après la loi, un vice caché présente les trois caractéristiques suivantes :
- il est indétectable et invisible au moment du contrôle ;
- il existait déjà avant la vente ;
- il rend le véhicule inutilisable partiellement ou entièrement.
Vous n'êtes pas à l'abri de cette arnaque si vous achetez auprès d'un particulier. Un vendeur malhonnête peut vous cacher ces éléments en vue d'en tirer un bon prix. Ci-après les vices cachés les plus fréquents :
- Défauts du châssis : ils ne sont pas évidents à trouver à moins que le véhicule se trouve sur un pont. Le châssis peut présenter une corrosion ou une rouille avancée.
- Défauts du moteur : la surconsommation de carburant, d'huile ou d'eau est considérée comme un vice caché.
- Défauts de freinage : il est impossible à détecter même si vous avez effectué des essais. À noter qu'il ne faut pas confondre le défaut des freins avec l'usure des disques.
Que faire dans ce cas ?
Si vous constatez un vice caché, vous disposez de deux ans pour lancer une procédure contre votre vendeur. Il est conseillé de trouver un accord à l'amiable avec l'ancien propriétaire. Si ce dernier est de bonne foi, il peut vous rembourser le montant de la réparation ou accepter de reprendre le véhicule.
En cas de refus, vous pouvez contacter votre assurance pour qu'il engage un expert automobile. Si le rapport d'expertise confirme le vice caché, entamez de nouveau les discussions avec le vendeur.
Si la négociation échoue, vous pouvez envisager un recours en justice qui est à vos frais. Le choix du tribunal dépend du coût des réparations. Pour des dommages supérieurs à 10 000 euros, il vaut mieux s'adresser au tribunal de grande instance. Une telle procédure est chronophage et coûteuse. C'est pourquoi il faut toujours rester vigilant au moment de l'achat.
Voiture volée
Au premier abord, tout semble concorder avec les descriptions dans l'annonce. Le propriétaire est avenant et vous tombez directement sous le charme du véhicule. Pendant le test, vous n'identifierez aucun problème. Tout semble mener vers la conclusion de la transaction.
Seulement, le vendeur est réticent à vous présenter les papiers pour acheter la voiture d'occasion. Deux cas peuvent se présenter :
- La voiture ne lui appartient pas ou n'existe pas. Le malfaiteur l'utilise uniquement pour vous soutirer un acompte.
- L'automobile a été volée et vous risquez de devenir complice de ce vol malgré votre bonne foi.
Ce type d'arnaque est plus facile à identifier. Il suffit de demander les documents relatifs à la voiture (VIN et Carte grise) pour réaliser des vérifications. Si le vendeur hésite à vous les donner, passez votre chemin.
Financement en cours
Certains propriétaires se séparent de leur véhicule alors que celui-ci est en cours de financement. Cela signifie que le crédit pour le payer n'a pas encore été soldé. Si vous achetez auprès d'un particulier à ce moment, vous risquez d'endosser le solde de la dette ou de restituer le véhicule au prêteur.
C'est pourquoi il est toujours recommandé de demander un certificat de situation administrative qui a moins de 15 jours. Ce document attestera de l'absence de gage de la voiture.
Les arnaques fréquentes en cas de vente
Vous avez trouvé le véhicule idéal, mais faut-il faut vous séparer de votre voiture actuelle pour financer cet achat ? Vous souhaitez en tirer un meilleur prix que celui proposé par un professionnel du rachat. Dans ce cas, l'opération est périlleuse puisque les arnaques existent aussi du côté des acheteurs.
Le faux chèque de banque
En théorie, il s'agit d'un moyen de paiement sûr lors d'une transaction entre particuliers. Cependant, les chiffres révèlent de nombreux cas de chèques de banque falsifiés et volés. Pour cause, il faut en moyenne deux semaines à la banque pour vérifier la validité du chèque.
Pour sécuriser une transaction, appelez vous-même la banque émettrice. Entre autres, vous pouvez utiliser le numéro sur son site internet et non celui remis par l'acheteur. Celui-ci peut être un faux.
Arnaque au virement virtuel
L'acheteur utilise un chèque sans provision pour déposer de l'argent sur son compte et effectuer le virement bancaire. Le compte est bien crédité de la somme convenue.
Cependant, une dizaine de jours plus tard, la banque détecte la fraude et annule le virement. La somme est retirée de votre compte.
Pour sécuriser la transaction pendant la vente de la voiture, il est judicieux d'éviter ce moyen de paiement.
Arnaque aux informations
Vous avez publié votre annonce sur des sites et un acheteur intéressé demande des documents personnels sur la voiture. Son comportement indique une grande prudence et vous ne vous méfiez pas. Après tout, les arnaques existent des deux côtés.
Le malfaiteur reprend pourtant vos informations pour créer de fausses annonces pour vendre une automobile qui n'existe pas. Dans d'autres cas, il l'utilise pour immatriculer un véhicule volé. Ainsi, il se sert de vos informations pour tromper d'autres personnes.
Arnaque aux faux experts automobile
L'acheteur emmène un expert avec lui pour vérifier l'état de la voiture et estimer son prix. Ensuite, il vous demande une somme pour couvrir les prestations de cet expert. Finalement, la transaction ne se conclut pas et vous avez dépensé de l'argent pour rien.
Les conseils pour éviter les arnaques lors de l'achat d'une voiture
Les mésaventures se produisent souvent lors d'une transaction entre particuliers. À cet effet, certains vendeurs n'hésitent pas à abuser de votre manque de connaissance en mécanique pour vous arnaquer.
Cependant, il ne faut pas tomber dans la paranoïa. Les transactions sur le marché de l'occasion se comptent en millions chaque année. Comment acheter une voiture d'occasion sans se faire avoir ? Ci-après quelques précautions à prendre avant d'acquérir un véhicule de seconde main.
Inspection minutieuse de la voiture
L'automobile est-elle conforme à celle décrite dans l'annonce ? Pour s'en assurer, rentrez dans le véhicule et examinez le moindre détail :
- climatisation,
- réglage des sièges,
- équipements de sécurité,
- rétroviseurs.
Vous pouvez aussi vérifier si les numéros du moteur et du châssis correspondent bien à ce qui est indiqué sur la carte grise. Lorsque cette étape est terminée, passez au test sur route. L'objectif de cet essai est de détecter les anomalies au niveau de la transmission, des freins, de la direction. N'hésitez pas à rouler quelques kilomètres sur l'autoroute et vérifiez que les chiffres ont bien changé sur le compteur.
Attention à l'annonce copié-collé
Ce type d'annonce court : « Particulier vend une belle Renault Clio II phase 2. 2003. Diesel. Manuelle. Prix fixe : 4 000 euros. » En apparence, elle semble normale, mais tout est faux. Les arnaqueurs y utilisent souvent des photos d'autres annonces.
Le but de la manœuvre est de vous soutirer un acompte ou d'obtenir vos coordonnées pour les utiliser dans une autre arnaque. Ne payez jamais d'acompte avant de réaliser des essais sur le véhicule. Méfiez-vous du vendeur qui envoie un lien par e-mail ou SMS, car il redirige souvent vers un faux site.
Prudence face au prix trop bas
Le marché de l'occasion regorge de bonnes affaires. Néanmoins, un prix trop bas devrait vous alerter, surtout si le vendeur le justifie par un déménagement, un décès ou un divorce. Ensuite, il vous demande de verser un acompte et disparaît.
Ainsi, une voiture d'occasion en bon état à un prix trop avantageux doit éveiller vos soupçons. Méfiez-vous également du vendeur résidant à l'étranger et qui échange par mail uniquement.
Méfiance face à un historique approximatif
Le vendeur trouve souvent des parades pour ne pas présenter le carnet de révision ou des factures d'entretien sont absentes ? Cela traduit un manque de rigueur dans l'entretien du véhicule et peut masquer un trafic du kilométrage réel.
Si la voiture a passé ses entretiens et réparations auprès d'un atelier du réseau du constructeur, ces interventions sont traçables. Dans ce cas, vous pouvez demander à un concessionnaire de vous renseigner et vérifier que le vendeur n'a omis aucun détail.
Prudence face au kilométrage trafiqué
Des bandes organisées importent des voitures allemandes en France en réduisant d'au moins 100 000 km le chiffre au compteur. Cette technique leur permet de vendre les véhicules à un prix plus élevé.
Une berline ou un SUV allemand disponible à un prix défiant toute concurrence doit susciter votre méfiance. Il faut toujours exiger l'historique même si la voiture est étrangère. Dans le cas d'une automobile immatriculée en France, vous pouvez consulter le site Histovec gratuitement pour trouver l'historique du kilométrage.
Solliciter l'aide d'un professionnel
Rappelons que plus de la moitié des acheteurs n'ont aucune connaissance en mécanique d'après l'étude de Odopass. Ainsi, certaines arnaques relatives à l'état de la voiture leur sont difficiles à déceler.
C'est pourquoi il est plus judicieux de faire appel à un expert pour vous accompagner lors de l'achat d'une automobile de seconde main. À titre d'information, le tarif de ce professionnel se situe souvent entre 150 et 250 euros.
Questions fréquemment posées
Acheter une voiture d'occasion auprès d'un particulier est risqué malgré un prix intéressant. Si vous souhaitez être sûr d'une transaction, il vaut mieux acheter chez un concessionnaire.
Le vendeur peut trafiquer son contrôle technique à l'aide de logiciel de retouche d'images.
Ci-après une liste des aides auxquelles vous pouvez prétendre :
- prime à la conversion,
- bonus écologique,
- aide pour l'achat ou l'entretien de la CAF,
- crédit auto auprès du FASTT.
Ces aides s'accompagnent de plusieurs conditions que vous devez consulter pour connaître votre éligibilité.